Le Repreneur
Mohand Ben Bournane, 54 ans, président des Fonderies Nicolas à NOUZONVILLE, département des Ardennes, est un technicien de la fonderie. Titulaire d’un BTS de fonderie au Lycée d’Armentières en 1986, il a toujours exercé des responsabilités de fabrication et de fusion de pièces de fonderie pour diverses fonderies dans les Ardennes (Liège en Belgique, Vivier Au Court, Charleville-Mézières, Chooz, Nouzonville) En Novembre 2002 il rejoint Les Fonderies Nicolas (que le Groupe métallurgique DELACHAUX vient d’intégrer en son sein) comme responsable de production et des achats à la Fonderie Nicolas de Nouzonville. L’activité de celle-ci consiste en : La fabrication de pièces de fontes de 10 g à 35 kg (divers types de fontes : fontes à graphite, ferriques et perlitiques, fontes grises, fontes malléables, fontes alliées) ainsi que, l’usinage (galvanisation, électrodéposition, cadmiage, bichromatage, peinture, cataphorèse, phosphatation, métallisation, nickelage, chromage) et l’assemblage des pièces. Lorsque le groupe DELACHAUX fait connaitre en 2012 son projet de céder son activité fonderie, Mohand Ben Bournane propose de reprendre l’entreprise, animé par le souci hautement louable de maintenir le savoir-faire traditionnel et l’emploi dans cette partie de la vallée de la Meuse. Pour ce faire, il fonde le 01/01/2013 la Société Nouvelle des Fonderies Nicolas SAS qui rachète à DELACHAUX les murs, le fonds de commerce, le matériel industriel et conserve le personnel de production.
La Reprise
Le capital de la nouvelle société au capital de 50 k€ est détenu à 51/49% par Mohand Ben Bournane et son beau-frère Bernard Libert. La société souscrit pour 300 k€ d’endettement dont 100 k€ d’emprunt bancaire et de 200 k€ d’avances remboursables de collectivités locales (Département et Région). Par ailleurs elle bénéficie de 87 k€ de subvention de revitalisation de l’emploi local. La négociation de la reprise a été longue, âpre mais s’est tenue dans une bonne ambiance empreinte néanmoins de rigueur et de professionnalisme. Compte tenu de la compétence du repreneur, le cédant n’a assuré aucun accompagnement.
Le développement de l’Entreprise
En 2016 l’entreprise s’est lancée dans un programme de développement : Investissement dans un appareil robotisé d’ébarbage, dans une imprimante 3D, dans un ERP, mise en place d’un logiciel de simulation et remise aux normes des installations électriques. Embauche d’un doctorant en métallurgie. Prospection commerciale à l’export notamment en Algérie et obtention de nouveaux marchés. Partenariat avec un représentant allemand.
Les résultats des actions menées
La société a su maintenir son activité en 2016 malgré la survenance d’un incendie de transformateurs qui a paralysé la production pendant plusieurs semaines. Il est projeté un chiffre d’affaires de 3900 K€ en 2017.
La fierté du nouveau dirigeant
Non content d’avoir réussi la transition des départs en retraites des anciens et le renouvellement du personnel par l’embauche de jeunes diplômés dans les secteurs de la production, de la qualité, de l’administration des ventes et de la gestion, le repreneur entend poursuivre ses efforts pour améliorer la productivité (utilisation de matériel robotisé, imprimante 3D dans le process du modelage, réorganisation du travail) et la progression du chiffre d’affaires par la prospection sur de nouveaux marchés.
L’appréciation du CRA
Le repreneur doit être honoré pour son courage et son audace. Il a permis à l’entreprise, dans un contexte économique et industriel menacé par la délocalisation, non seulement d’éviter la fermeture en maintenant son activité mais aussi de se développer tout en maintenant le savoir faire de la fonderie, métier traditionnel de la région des Ardennes. Grace à Mohand Ben Bournane cette entreprise se tourne résolument vers l’avenir en investissant dans de nouveaux équipements robotisés et en recherchant de nouveaux clients sur de nouveaux marchés.